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Propositions d’activités pour « faire parler » nos élèves

Que ce soit en classe ou en cours particulier, le professeur de langue est souvent confronté à des élèves qui prennent rarement et/ou difficilement la parole. Les raisons peuvent en être diverses. Le plus souvent pourtant, c’est d’un manque de confiance en soi que souffrent ces élèves taciturnes.
Plusieurs techniques sont à la disposition de l’enseignant pour les encourager à prendre la parole.

Faire disparaître le public

Les élèves timides redoutent la critique du public qui les entend parler. Qu’à cela ne tienne, supprimons ce public. Comment ? En demandant par exemple aux apprenants de répéter et d’enregistrer à la maison les premières productions orales qu’ils ont à préparer. Les obstacles techniques seront rares dans la mesure où la plupart de nos élèves possèdent un smartphone, une tablette ou un ordinateur équipés de logiciels d’enregistrement très simples à utiliser. Les productions pourront ensuite être évaluées par le prof ou en classe, par les pairs.

Réduire le public à un et un seul interlocuteur

Si un individu se trouve seul, face à un interlocuteur unique, il est définitivement obligé de lui parler. Il n’a plus le loisir de laisser s’exprimer quelqu’un d’autre et de se contenter d’opiner de la tête, par exemple.
Une excellente pratique sera de demander aux élèves de se placer deux par deux autour de tables éparpillées dans la salle de classe et de leur faire se raconter quelque chose en français.
Leur temps individuel de parole est ainsi multiplié par dix au moins – peut-être même par cinquante ! –, sans que la durée de la leçon ne soit pour autant modifiée puisque toutes ces conversations ont lieu en même temps. Ici, l’évaluation de la qualité des productions est naturellement réalisée par les allocutaires sur les critères implicites de la bonne compréhension et de l’intérêt.

Bien faire préparer les productions orales

Quand un élève est amené à s’exprimer en classe, l’action pédagogique mise en œuvre relève généralement plus de l’évaluation que de l’apprentissage : il a parlé ou pas, il a bien prononcé ou pas, on a compris ou pas, il a commis des erreurs ou pas. Le plus souvent, profs et élèves se soucient d’ailleurs moins du message que de la façon dont il a été émis.
Pour qu’il y ait apprentissage, l’élève a besoin de temps ; d’un temps dont ni lui, ni ses pairs ne disposent. La solution peut consister à faire préparer à la maison ce qui sera dit en classe. L’apprenant trouvera ainsi le temps de répéter à loisir ce qu’il dira en cours. D’aucun se demanderont comment l’élève pourra juger à domicile de la qualité de ses productions orales. Mais en s’enregistrant, pardi ! Et – pourquoi pas ? – en envoyant ses productions au professeur pour évaluation. Et si le prof n’aime pas Moodle ou n’a pas le temps de se livrer à ce travail d’expertise en ligne et hors cours, les élèves disposent d’alternatives parfaitement ludiques pour, par exemple, améliorer leur prononciation : qu’ils parlent dans la boîte de saisie du moteur de recherche de Google.fr (attention au suffixe, ça ne marche pas avec Google.gr) et qu’ils se réjouissent ou désespèrent en lisant la transcription de leurs paroles ! Un tas d’applications gratuites permettent de se livrer au même sport sur smartphone ou sur tablette, aussi.


Une fois que les élèves taiseux sont plus à l’aise, on peut passer à des activités plus audacieuses :

Déposer une séquence vidéo sur Internet

Suivant les contextes et les contraintes, on peut utiliser Youtube, Facebook ou un réseau plus fermé (blogs, Moodle) pour permettre de visionner les vidéos réalisées. Cette fois, le langage du corps pourra également être travaillé. Tous les types d’émission sont imaginables : reportage, journal, interview, spectacle…

Organiser le « shift d’olivier delhaye » (marque déposée, hahaha !)

Disposer les tables en U dans la salle de classe. Faire s’assoir un nombre égal d’apprenants de part et d’autre des tables, autrement dit à l’intérieur et à l’extérieur de ce U. Les élèves se retrouvent donc par deux et face à face.

Demander aux élèves qui sont assis à l’extérieur du U de faire la médiation d’un texte, de raconter un film, un évènement. Ils s’adresseront chacun à leur vis-à-vis, assis à l’intérieur du U. Ce discours oral devrait avoir été préparé à la maison et devrait être produit sans le soutien de notes écrites.

Après cinq à dix minutes, suivant le sujet de conversation proposé, demander aux élèves assis à l’intérieur du U cette fois, de faire à leur tour la médiation d’un texte, de raconter un film, un évènement à leur vis-à-vis, assis à l’extérieur du U.

Après cinq à dix minutes encore, demander à chacun des élèves assis à l’intérieur du U de s’assoir à la place de son voisin de gauche.

Recommencer au moins quatre fois toute cette procédure.

Au terme de la leçon, chaque apprenant aura au moins dit quatre fois « son texte », sans notes, à des allocutaires chaque fois différents. Personne ne se sera ennuyé, que du contraire ! Chacun reconnaîtra que la quatrième édition de son discours était incroyablement meilleure. Chacun aura parlé au moins quelques dizaines de minutes.

Que fait le prof pendant ce temps ? Il passe éventuellement d’un groupe à l’autre pour contrôler le bon déroulement de l’activité … ou il boit un café dans un coin. Les progrès seront de toute façon sensibles et garantis !


Portfolio



Professionnel de l’enseignement supérieur avec plus de 35 ans d’expérience en linguistique, expert en méthodologie d’enseignement des langues et évaluation des compétences. …

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