Une petite idée qui surprend mais qui qui fait son chemin depuis quelques années déjà : proposer à nos apprenants du français d’entreprendre des études de philologie française en Grèce.
« Philologie française ? En Grèce ? Mais les profs de français trouvent de plus en plus difficilement du travail ! », s’exclameront les élèves et leurs parents.
Pourtant… Je vous livre ici un exemple de parcours qui me semble des plus cohérents : inscription en philologie française dans une université grecque, orientation résolument didactique au moment de choisir les cours à options puis poursuite d’études de master en Sciences de l’éducation, en France ou en Belgique.
Sur le marché du travail, la détention d’un diplôme en Sciences de l’éducation permet de répondre à un nombre d’offres d’emploi bien plus élevé et à des offres d’emploi bien plus diverses que celle d’un diplôme de « professeur de français ». C’est bien normal puisque les sciences de l’éducation font appel à des disciplines extrêmement variées : administration scolaire, démographie, didactique, économie de l’éducation, éducation comparée, éducation spécialisée, formation du personnel de l’enseignement, formation professionnelle et continue, histoire, histoire de l’éducation, linguistique, médecine, métrologie, neurolinguistique, neurologie, organisation et fonctionnement des systèmes éducatifs, pédagogie, philosophie, politique de l’éducation, psychologie, psychologie culturelle, psychologie des apprentissages, psychologie sociale, psychométrie, sociologie, sociologie de l’éducation, etc.
Les sites consacrés aux débouchés après l’université sont unanimes : le porteur d’un master en sciences de l’éducation trouvera facilement du travail. On lit, sur le portail suisse de l’orientation professionnelle, universitaire et de carrière (http://www.berufsberatung.ch) par exemple, qu’un jeune diplômé pourra s’occuper de questions portant sur l’éducation ou le développement des enfants et des adolescents à l’école, dans la famille, durant les loisirs. Qu’il pourra aussi s’occuper de la formation d’adultes, du personnel dans une entreprise, de l’organisation du quotidien dans une maison des jeunes, dans une prison, dans une maison de retraite. Qu’il pourra faire de la recherche dans le domaine du développement scolaire, planifier et accompagner des réformes scolaires, établir des statistiques. Les services sociaux représentent un autre domaine d’activité possible : les diplômés en Sciences de l’éducation peuvent occuper des fonctions dirigeantes dans des foyers ou travailler dans des services de la jeunesse, des centres de loisirs, des bureaux de conseil pour les jeunes, ou dans d’autres institutions (privées ou publiques) s’occupant de travail social ou de travail avec les jeunes. Ils peuvent également trouver un emploi dans le domaine des médias, en tant que responsables d’émissions spécifiques pour la radio ou la télévision, conseillers dans le domaine pédagogique ou collaborateurs de magazines spécialisés.
Études utopiques ? Peut-être pas : l’accès à cette faculté est relativement aisé pour les porteurs d’un diplôme « d’enseignant ». Études à risque ? L’obstacle de la langue peut en tout cas être facilement surmonté par l’organisation d’une formation linguistique appropriée en Grèce et, une fois sur place, par l’inscription préalable de l’étudiant dans une section préparatoire au master : les études seront un peu plus longues mais elles seront brillantes et surtout épanouissantes !
Tout ceci ne constitue qu’un exemple de parcours académique conduisant à l’obtention d’un diplôme recherché sur le marché du travail. L’intelligence de la stratégie proposée repose sur le lien de parenté qui existe entre les études de premier cycle effectuée en Grèce et les études de master effectuée « en Francophonie », sur le caractère général de l’intitulé du diplôme octroyé et sur la multiplication des champs disciplinaires impliqués. Cette stratégie devrait donc pouvoir être appliquée à d’autres filières universitaires francophones.
Ces quelques idées peuvent procurer, non seulement des occasions futures et plus sûres d’emploi à nos élèves, mais aussi une clientèle nouvelle à nos écoles de langues. Aux armes !