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Fraternité

L’évaluation des élèves et la promotion des valeurs morales

Dans l’établissement d’enseignement secondaire pilote où j’ai été pensionnaire il y a deux cents ans 🤣, l’évaluation des élèves se faisait d’une façon particulière. Tous les vendredis au soir, ils se réunissaient et se livraient chacun à une autoévaluation, doublée d’une hétéroévaluation : ils se levaient tour à tour et annonçaient à l’assemblée les notes qu’ils attribuaient à leurs attitudes et comportements durant la semaine écoulée.

Ils notaient préalablement leurs appréciations sur un bout de papier, en utilisant une liste de critères prédéfinis : loyauté, fraternité, obéissance, courtoisie… en dernière position, leur « application », en d’autres termes, leur attitude envers l’étude, envers l’apprentissage scolaire.

Chaque élève communiquait donc à l’assemblée les notes qu’il s’attribuait pour chaque poste (autoévaluation). Ses pairs pouvaient ensuite prendre la parole et contester, devant tout le monde, l’une ou l’autre de ses appréciations. Au premier élève d’éventuellement modifier ensuite les notes contestées (hétéroévaluation).

UNE ÉVALUATION DÉPASSÉE ?

Cette double forme d’évaluation, qui intègre d’autres critères que la seule qualité des performances à quelque test, séduit généralement les étudiants à qui je la rapporte aujourd’hui. Mais je devine qu’une partie d’entre eux trouvent que ces autres critères d’évaluation appartiennent à une époque révolue : loyauté, fraternité, obéissance, courtoisie… Ces valeurs ne seraient-elles finalement pas universelles ? ni intemporelles ?

La diversité des cultures, des religions, des traditions, des contextes historiques, des normes sociales, des expériences et des convictions personnelles peut faire penser que non. Si la plupart des cultures et des religions condamnent unanimement le vol, le mensonge, la trahison, prônent l’honnêteté, la compassion, la justice, la paix, le respect de la vie humaine, elles peuvent se distinguer l’une de l’autre sur d’autres plans : ceux de la tolérance ou du respect de la diversité, par exemple.

En outre, l’actualité peut parfois remettre à l’honneur des valeurs précises. Ainsi le réchauffement climatique, la récente pandémie, le conflit en Ukraine ont eu un impact certain sur la mise en avant des valeurs de solidarité, d’empathie, d’altruisme, d’engagement envers la santé publique, de justice sociale, d’équité, d’inclusion, d’engagement en faveur de l’environnement, de respect des droits de l’homme, de tolérance, de respect de la diversité.

Toutefois, derrière ces étiquettes parfois nouvelles, se cachent à mon avis les mêmes vertus. Derrière ce souci d’inclusion très en vogue, ces vagues d’empathie qui déferlent sur les réseaux sociaux, par exemple, on retrouve finalement la bonne vieille fraternité dont il était question précédemment. La terminologie peut certes changer, mais les valeurs à cultiver demeurent cependant les mêmes.

L’EFFET MODE

Il reste que la culture de ces valeurs, déjà si peu pratiquée dans les écoles, l’est d’autant moins par les individus qui, abandonnant parfois tout sens critique, prennent pour références les personnes, les représentations et les actions que les réseaux sociaux promeuvent à coups de chiffres (followers, vues, likes), de messages de plus en plus superficiels (shorts, tweets) et surtout de plus en plus sensationnalistes (exploits inutilement dangereux, fake news, montages). Sur les réseaux sociaux, la première – et souvent seule – préoccupation des rédacteurs est la recherche d’audience.

À nous, enseignants, d’essayer de protéger nos élèves de ces effets de mode (influenceurs, promotions déguisées) en leur fournissant les outils (moteurs de recherche, encyclopédies en ligne) et les stratégies (identification des sources, dépistage de la partialité) qui leur permettront de s’en prémunir.

À nous, enseignants, de ne pas oublier de faire développer chez nos élèves ces qualités morales, ces savoir-être recensés dans le Cadre européen commun de référence pour les langues, qui feront d’eux demain des citoyens accomplis et responsables.

Seul un engagement constant en faveur de ces valeurs peut garantir un avenir où l’authenticité et la moralité prévalent sur les artifices et les intérêts personnels.

RÉSUMÉ POUR LE LECTEUR PRESSÉ

Ce texte décrit un système d’évaluation des élèves dans une école secondaire pilote, où ils s’autoévaluaient chaque semaine sur des critères tels que la loyauté, la fraternité et l’attitude envers l’étude. Ces évaluations étaient partagées avec l’assemblée, permettant aux pairs de contester et de discuter des résultats. L’auteur se demande si ces critères d’évaluation appartiennent à une époque révolue ou s’ils sont universels. Il reconnaît que les valeurs peuvent varier en fonction des cultures et des contextes, mais affirme que des valeurs fondamentales telles que l’honnêteté et la compassion restent universelles. L’auteur met en garde contre l’influence négative des médias sociaux et appelle les enseignants à protéger les élèves de ces influences en développant leur esprit critique. Il souligne l’importance de promouvoir ces valeurs morales pour former des citoyens responsables. En conclusion, l’auteur affirme que seul un engagement constant en faveur de ces valeurs garantira un avenir où l’authenticité et la moralité prévaudront.




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