Oui. Pourquoi choisir d’apprendre le français plutôt que l’espagnol ou l’allemand, par exemple ? Une petite recherche sur Internet a permis de réunir de très nombreux arguments, mondialement reconnus, en faveur de l’apprentissage du français. Chacun pourra trouver ci-dessous ceux qui appuient son choix, présent ou futur, d’apprendre à s’exprimer en français.
(Le texte qui suit est déjà paru dans ces colonnes il y a deux ans, je crois. Beaucoup de professeurs m’ont demandé de le refaire paraître.)
Les chiffres indiscutables : Le français est parlé par plus de 150 millions de personnes dans le monde. C’est la seule langue avec l’anglais à être enseignée dans absolument tous les pays de la planète, à des titres et à des degrés divers. 52 États et gouvernements du monde, sur tous les continents, ont le français en partage. Avec le chinois, le sanscrit, l’arabe, le latin et le grec ancien, le français est l’une des six langues à avoir débordé massivement sur d’autres idiomes : il a ainsi fourni plus de 50% du vocabulaire anglais actuel. Enfin, le français est la troisième ou la quatrième langue utilisée sur Internet, derrière l’anglais et le japonais et bien loin devant l’italien, l’espagnol ou le russe.
L’argumentation culturelle : Le français est une langue de grande importance sur les plans culturel, scientifique, artistique, littéraire, ... Le français fait partie des 7 grandes langues dont la diffusion est intercontinentale et dont la littérature a une réputation internationale (Les autres grandes langues sont l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le portugais et le russe). C’est la langue de la mode et de la cuisine qui viennent de France et qui jouissent d’un très grand prestige international. De nombreux élèves apprennent aussi le français parce qu’ils en aiment les sonorités, sans qu’il y ait de motivations spécialement utilitaires. Il faut reconnaître que la connaissance du français comme seconde langue donne un grand prestige social.
Le bagage indispensable pour tout voyage : On peut vouloir découvrir la culture des pays francophones : le champ est vaste puisque le français est parlé par des gens de toutes les origines géoethniques. Que de littératures, que de cultures musicales, que de civilisations à visiter ! C’est aussi une langue très utile pour faire du tourisme : on la parle dans des destinations touristiques de grande importance (des Antilles à la France, de l’Afrique à la Suisse, de la principauté de Monaco à Tahiti, des Seychelles au Canada...). Dans de plus en plus nombreuses régions touristiques grecques, la connaissance du français est de mise pour mieux accueillir les touristes, surtout depuis l’arrivée toute récente en Grèce de sociétés françaises organisatrices de vacances.
Un passeport pour les études supérieures : Avec le français on peut étudier et faire de la recherche dans un très grand nombre d’universités du monde. Un étudiant peut poursuivre ses études en français dans tous les domaines en Belgique, au Québec, en France ou même en Grèce à une fraction du coût encouru si ces mêmes études étaient faites en anglais dans un pays anglo-saxon. Ce qui nous amène à évoquer …
La concurrence avec l’anglais (dont l’apprentissage reste bien entendu indispensable !) : Deuxième langue étrangère certes, par rapport à l’anglais, mais première langue « choisie » un peu partout dans le monde, le français semble être la seule langue capable, aujourd’hui, d’offrir une alternative, linguistique et culturelle, à l’impérialisme anglo-américain. Apprendre le français langue étrangère peut contribuer d’une façon importante à protéger le pluralisme linguistique en Europe ou dans le monde et à éviter la domination exclusive d’une seule langue comme langue internationale. L’apprentissage du français, comme celui du grec en France d’ailleurs, peut donc contribuer à la démocratie linguistique.
La différence avec l’anglais : La plupart du temps, l’étude du français, qui est facultative dans des pays tels que ceux d’Amérique latine ou au Japon, est entreprise par des gens qui sont, contrairement à ce que l’on constate pour l’anglais, réellement motivés pour l’étude de la langue étrangère qu’ils ont librement choisie. Ainsi, les gens ayant étudié le français atteignent souvent un excellent niveau qui leur permet de communiquer de manière efficace et à un niveau bien plus élevé que s’ils le faisaient en anglais. L’anglais dit « international » est, beaucoup trop souvent, une langue extrêmement pauvre, une sorte de pidgin, qui ne permet la communication qu’à un niveau élémentaire. Pour s’en convaincre, il suffit d’assister à un congrès scientifique « international » en langue anglaise dans lequel les participants non anglophones ont pourtant tous un niveau supérieur d’instruction. L’anglais est probablement « la langue la plus facile à mal parler ».
L’atout professionnel : Le français est une des cinq grandes langues de communication universelle et est reconnue comme telle dans toutes les institutions internationales. Il est pratiqué sur les 5 continents. En Europe, le français est, avec l’anglais, la langue de travail des institutions, à Bruxelles, de l’Union Européenne et de l’Otan. Une campagne de grande envergure pour renforcer et développer la place de la langue française - et aussi du multilinguisme - dans les organisations internationales a été lancée par BOUTROS GHALI, ancien secrétaire général de l’ONU. On peut donc s’attendre à une demande accrue de fonctionnaires internationaux connaissant cette langue.
Dans l’Union européenne, c’est une des langues principales, parlée en France, en Belgique et au Luxembourg (et c’est justement dans ces pays que pratiquement toutes les institutions européennes ont leur siège !). On parle également le français en Suisse, pays important pour la finance, la diplomatie, le tourisme...
L’apprentissage du français permet donc de travailler dans de nombreuses organisations transnationales et internationales. Mais l’utilisation du français dans le cadre de l’entreprise n’est pas rare non plus. De nombreuses entreprises grecques ont des relations avec des pays francophones et apprécient que leurs cadres/employés puissent communiquer en français.
L’avenir du français, enfin : D’après les plus récentes statistiques, la langue française ne se porte pas mal du tout. Elle est même de plus en plus parlée - ce qui n’est absolument pas le cas des langues étrangères concurrentes (allemand, italien, etc.) - grâce entre autres à l’évolution démographique galopante du continent africain.
Paru dans la revue mensuelle de la Panhellenic Federation of Language School Owners (PALSO) en avril 2003.